[ACTU] Mbappé/Galtier & blague sur le climat : Le droit de s’en foutre !

À l’origine un simple tweet du directeur général de Voyages SNCF Alain Krakovitch qui a exhorté le PSG à préférer ses trains à leur jet privé. Si l’homme en charge du TGV a visiblement réussi un coup de communication remarquable il n’en est pas de même pour l’entraineur du Paris Saint-Germain qui a osé ironiser à la question d’un journaliste sur l’utilisation d’un jet par son équipe pour se rendre à Nantes. Le pauvre meneur de l’équipe parisienne lui avait répondu, non sans humour, que ses joueurs se rendraient dorénavant en char à voile lors de leurs rencontres. A ses côtés, un Kyllian Mbappé hilare. Ce qui ne devait être qu’une simple blague est devenu, en l’espace de quelques heures, un scandale d’état. A tel point que Christophe Galtier a été obligé de se plier aux excuses du tribunal de la bien-pensance.

Loin de moi l’envie prosaïque de défendre un club qatari qui incarne à lui seul tout ce que je conchie depuis toujours. Cependant, avant de revenir à la blague jugée déplacée du meneur d’hommes, un simple point technique s’impose. Si l’idée d’un wagon affrété spécialement pour les joueurs du ballon rond peut paraitre une bonne idée, c’est dans les faits impossible. Premièrement parce qu’il existe effectivement des Paris-Nantes en journée, cependant pour être breton moi-même je n’ai aucunement connaissance d’une possibilité de retour sur la capitale après le match (vers 23h30). D’autre part, le PSG abrite des (pseudo)stars internationales dont la célébrité n’a rien à envier ni à Beyoncé ni à Victor Lanoux. Imaginons 5 minutes les quais de la gare de Nantes encadrés par des agents de sécurité déjà incapables de canaliser les pauvres entrées illégales au stade de France lors d’un concert du rappeur Booba (comparé par Libération cette semaine à Louis-Ferdinand Céline, cela dit en passant).

Au pays des dessins de presse sur les femmes voilées point de salut pour l’humour voilier.

Le plus triste dans cette histoire c’est qu’une banale histoire drôle fait de vous le nouveau Torquemada si tant est qu’elle fait référence au climat. Dans un pays qui prône la liberté absolue, dans un fief où nous sommes tous Charlie, dans une cité où il est possible de caricaturer le prophète avec une bombe sur la tête, le Saint Père en train d’enculer un scout ou de représenter le papa de Stromae éparpillé dans l’éclatement d’une bombe au Rwanda, ce trait d’humour maritime semble bien dérisoire. Au pays des dessins de presse sur les femmes voilées point de salut pour l’humour voilier.

Le laquais imiterait-il les vices de ses maitres pensant ainsi s’approprier leur puissance ?

L’affaire fait réagir jusqu’aux sommets de l’Etat. La locataire de Matignon, Elisabeth Borne, a appelé mardi 6 septembre les footballeurs de Ligue 1 à « prendre pleine conscience de la crise climatique ». Prendre conscience. A la manière de Jupiter qui aime à convoquer des conseils de défense pour nous éclaircir sur nos comportements à adopter, la première ministre caricature Macron en ne menant plus le combat d’une cheffe mais le rôle d’une mère. Le laquais imiterait-il les vices de ses maitres pensant ainsi s’approprier leur puissance ?

Il y a bien une urgence climatique. Pour preuve, je reviens de Quiberon. Et de tout mon séjour sur la côte sauvage mon iconique ciré jaune est resté au placard. Ma thaïlandaise de masseuse m’enduit depuis lors de Biafine. Il faut agir. Et je dirais même qu’il est un peu tard pour penser à baisser son chauffage à 17°C. Alors une trêve de gaspillage, d’accord. Mais pas de trêve de plaisanteries.

Dans cette société où chacun doit s’émouvoir, s’indigner, se révolter, vociférer. J’en appelle, n’en déplaise à certain, au droit de s’en foutre.

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